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Cyberattaques et Finance

Author:
Philippe ISNARD
Published:
April 25, 2024

Outre les impacts économiques et financiers tels que décrits dans mes précédentes notes, les tensions entre blocs géographiques favorisent la pratique des cyberattaques de toute nature.

Le FMI s’inquiète ainsi des risques grandissants en la matière. L’Institution note ainsi  que depuis la pandémie de la COVID-19, le nombre de cyberattaques a plus que doublé.  Le risque de pertes « extrêmes » provoquées par des cyberincidents, incluant les atteintes à la réputation et les coûts de renforcement de la sécurité, est en forte hausse, quadruplant depuis 2017 pour atteindre 2,5 milliards de dollars. Les sociétés financières sont concernées par près d’un cinquième des attaques et les banques sont les établissements les plus exposés.

Pour exemple, la cyberattaque subie par la banque centrale du Lesotho en décembre 2023 qui a désorganisé le système national de paiement, empêchant les banques du pays d’effectuer des opérations.

Or les sociétés financières sous-traitent de plus en plus leurs activités informatiques à des prestataires tiers, une tendance qui devrait s’accentuer avec le rôle émergent de l’intelligence artificielle. Arme à double tranchant car si les prestataires extérieurs peuvent participer au renforcement de la résilience opérationnelle,  ils peuvent également exposer le secteur financier à des chocs d’ampleur systémique.

Pour exemple , toujours en 2023, une attaque au rançongiciel sur un fournisseur de services cloud  a entraîné des interruptions de services simultanées dans 60 caisses de crédit mutuel américaines.

Toujours d’après  le FMI suite à une étude auprès de banques centrales et d’organes de supervision que les dispositifs des pouvoirs publics en matière de cybersécurité restent souvent insuffisants, en particulier dans les pays émergents et les pays en développement. Par exemple, les pays dotés d’une stratégie nationale de cybersécurité ciblée sur le secteur financier ou de réglementations spéciales en matière de cybersécurité ne représentaient qu’environ la moitié de l’échantillon.