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L'assurance vie accusée de polluer la planète

Author:
Philippe ISNARD
Published:
June 6, 2024

Selon l'ONG Reclaim Finance, l'assurance-vie, premier produit d'épargne des Français qui représente plus de 1.900 milliards d'euros d'encours, «  contribue à alimenter le dérèglement climatique ».

L’ONG dit avoir étudié les pratiques d'investissement et d'engagement de 27 assureurs-vie français, avec l’aide de l’application Rift, outil de diagnostic de l'impact écologique des contrats d’épargne. De cela, elle en tire la conclusion que l’engagement climatique des dits assureurs pour lutter contre l'expansion fossile est loin d'être suffisant, et ne s'applique que très rarement à leur offre en unités de compte (UC), un support de plus en plus mis en avant par ceux-ci.

Malgré l’engagement pris par l’ensemble des assureurs de la place française  à contribuer aux objectifs de l'Accord de Paris, « ils continuent d'utiliser l'épargne des Français pour soutenir l'expansion fossile » accuse l’ONG. . Seuls 2 assureurs sur les 27 trouveraient grâce aux yeux de Reclaim Finance en s’engageant à cesser d’investir dans des entreprises développant de nouveaux champs pétro-gaziers mais également de nouveaux pipelines et terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL),

Sur plus de 8.000 UC proposées au public via les contrats analysés, 63% contiennent au moins une entreprise qui développe des projets d'énergies fossiles. « TotalEnergies se retrouve par exemple dans plus d'un quart des UC analysées », souligne le rapport.

Mais les fonds € sont également sur la sellette car selon l’ONG  «  deux tiers des assureurs vie analysés peuvent encore réaliser, par le biais de leur fonds en euros de nouveaux  investissements dans des entreprises développant de nouveaux champs de pétrole et de gaz ».

Mais les banques n’échappent pas à la distribution de bonnets d’âne. Dans un autre rapport rendu le mois dernier par cette même ONG, les banques sont accusées de continuer leur soutien aux énergies fossiles dans le monde. Les 60 plus grandes banques mondiales auraient prêté ou arrangé l'an dernier 706 milliards de dollars au profit des énergies fossiles. Toutefois, un satisfecit est donné aux quatre grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE) qui ont fortement réduit leurs financement à moins de 6 % des financements mondiaux, soit nettement moins que leur part de marché « naturelle ».

Qu’en pensent les épargnants ?  Des sondages déclarent que près de 6 épargnants sur 10 accordent une place importante à l'impact social et environnemental de leurs placements. Mais ont-ils vraiment envie de se priver des superbénéfices de TotalEnergies au sein de leurs contrats ? A voir !