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Le 60-40 est mort, vive le 40-30-30

Author:
Philippe ISNARD
Published:
February 27, 2024

Depuis des décennies, il est vanté une recette « miracle » tendant à assurer à l’épargnant une bonne diversification et un rendement optimisé pour un portefeuille de détention Long Terme dont les ingrédients se révèlent être un portefeuille investi à hauteur de 60% en actions et 40% en obligations, appelée communément le  « 60/40 ». Formule souvent reprise par les prescripteurs de fonds dits  «  patrimoniaux ».

Toutefois cette recette se trouve être mise à mal en raison d’une décennie de rendements obligataires d’Etats européens négatifs, du fait d’une corrélation de plus en plus importante entre actions et obligations et de crises obligataires violentes et répétées.

Ainsi, si l’on regarde la période 1990/2023, une simulation de  portefeuille tel que décrit ci-dessus aurait généré un rendement annualisé de 3,4% avec une volatilité proche de 10% mais surtout une perte maximum (différence entre le plus haut et le plus bas atteints) de 37%, ce qui est énorme pour les nerfs d’un investisseur non averti. Le « contrat de confiance » ne serait donc pas rempli.

Aussi certaines Sociétés de Gestion se réfléchissent à modifier cette allocation type pour trouver une nouvelle formule à la recette. L’une d’entre elles préconise ainsi une formulation qui s’appellerait le « 40/30/30 ». En ne reprenant que 70% de la « vieille recette » pour y adjoindre 30% de solutions nouvelles. Ainsi on obtiendrait une recette améliorée composée de  42% actions, 28 % d’obligations et 30 % de stratégies alternatives de type  « absolute return » ou « event-driven » par exemple. La promesse ? Pas forcément une performance (nettement) supérieure mais une volatilité mieux maitrisée par une décorrélation normale  retrouvée et des à-coups de portefeuille redevenant acceptables (perte maximum réduite à 28% vs 37%).

Une idée intéressante à creuser en réfléchissant même à accroitre cette part de stratégies alternatives au-delà des 30%.