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Suisse – États-Unis : un accord historique… et des soupçons qui interrogent

Author:
Philippe ISNARD
Published:
November 18, 2025

En novembre 2025, la Suisse a obtenu de Washington une réduction massive des droits de douane américains : de 39 % à 15 % sur la plupart de ses exportations.
En échange, les entreprises suisses se sont engagées à investir jusqu’à 200milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2028.

Pour l’économie helvétique, c’est un soulagement majeur :l’impact négatif des tarifs sur le PIB passerait de 0,5 point à 0,2,permettant de relever la prévision de croissance suisse à 1,2 % en 2026.

Mais derrière ce succès commercial se cache une autre histoire, beaucoup plus sensible.

Après plusieurs tentatives diplomatiques restées sans effet,une délégation de grands patrons suisses – dirigeants liés à Rolex, Richemont, MKS, Mercuria ou Partners Group – s’est rendue à la Maison-Blanche début novembre.
Objectif : convaincre Donald Trump de revoir sa position.

Selon plusieurs médias internationaux, cette délégation aurait offert au président :

  • une horloge  Rolex en or,
  • et une barre d’or personnalisée d’un kilogramme pour une valeur avoisinant les 130 000 dollars.

Quelques jours plus tard, l’administration Trump annonçait la réduction des tarifs et la sortie de crise.

Officiellement, la Maison-Blanche affirme que ces cadeaux ont été acceptés au nom de la bibliothèque présidentielle, conformément au droit américain.
Mais ce timing a soulevé des critiques : certains élus américains, comme Elizabeth Warren, parlent ouvertement de “pay-to-play”, et de possible corruption, évoquant un mélange des genres entre cadeaux somptuaires et décisions publiques.

En Suisse, le ton reste plus mesuré. Swissinfo évoque des pratiques « moralement à la limite, voire au-delà », quand le ministre Guy Parmelin assure que le pays n’a « pas fait un pacte avec le diable ».

À ce jour, aucune enquête n’a établi une corruption pénale.
Mais l’enchaînement cadeaux luxueux → accord favorable → investissements massifs laisse une vraie question ouverte :où s’arrête la diplomatie économique, et où commence l’influence problématique ?