
2025 devait marquer le début d’un rebond pour l’immobilier…mais les perspectives 2026 devraient voir des vents contraires se profiler à l’horizon.
Selon le bilan annuel du Groupe BPCE, le marché a certes respiré en 2025, mais sans retrouver une véritable dynamique. L’ancien repasse au-dessus du million de transactions, mais reste en-dessous de la moyenne de long terme, et le ralentissement observé dès mai montre un marché fragile,pénalisé par la crise budgétaire et politique, et par la hausse des droits de mutation.
Le neuf, lui, présente un contraste étonnant : les demandes de permis de construire progressent fortement, +28 % en un an, et les mises en chantier suivent, mais la commercialisation continue de s’effriter. La fin du dispositif Pinel pèse encore lourdement, même si la maison individuelle bénéficie de l’élargissement du prêt à taux zéro et repart nettement à la hausse.
Mais pour 2026, BPCE anticipe un retournement. D’abord, la conjoncture économique : une possible montée du chômage pourrait freiner les projets immobiliers des ménages. Ensuite, la remontée attendue des taux d’intérêt : après une accalmie en 2025, les nouveaux crédits pourraient grimper à plus de 4 % en 2026, limitant l’accès au financement. Le marché du crédit,qui avait rebondi à 160 milliards d’euros en 2025, s’essouffle déjà.
Résultat : BPCE prévoit un recul des transactions dans l’ancien, à 910 000, et une quasi-stagnation des prix. Quant au neuf, les ventes de promoteurs devraient continuer de plafonner faute de soutien fiscal,hors segment des maisons individuelles.
Le rapport s’intéresse aussi aux propriétaires bailleurs.Ils sont désormais plus nombreux à vouloir se désengager qu’à investir,inversion totale par rapport à 2022. Fiscalité lourde, gestion complexe,travaux énergétiques obligatoires… autant de raisons qui alimentent leur lassitude. Près d’un bailleur sur deux délègue désormais la gestion à un professionnel, soit 9 points de plus qu’en 2022.
Pour autant, l’appétence des Français pour l’investissement locatif reste étonnamment stable : 23 % des non-bailleurs se disent potentiellement intéressés.